Research
The Djazz improvisation software produced by the research conducted at CAMS (EHESS) and IRCAM is currently being rewritten by Daniel Brown at IRCAM in the context of the REACH ERC Project. A free version will be available in 2024. The version currently used was updated by Mikhail Malt for the new 64-bit systems (ANR Project MERCI). Previous versions and other softwares originating with the same researches, specially SoMax2, are already freely available online. They are presented with documentations and tutorials on the collaborative platform which is the up to date reference for this project: https://github.com/DYCI2 (an old version is distributed through the IRCAM Forum).
Le système Djazz développé par le CAMS (EHESS) et l’IRCAM est un « improvisateur artificiel » qui crée de la musique en puisant dans une base de séquences enregistrées. Celles-ci proviennent d’un musicien jouant en direct dont le jeu est capté par l’ordinateur, ou d’une bibliothèque de transcriptions de solos de grands musiciens de jazz. Une nouvelle version de Djazz est en cours de finalisation par Daniel Brown (projet ERC REACH) pour être distribuée gratuitement en 2024. La version courante utilisée en concert a été adaptée par Mikhail Malt aux nouveaux systèmes 64 bit (projet ANR MERCI). D’autres logiciels similaires issus des mêmes recherches, notamment SoMax2, sont disponibles librement avec documentations et tutoriels sur la plateforme collaborative : https://github.com/DYCI2 (une version ancienne est distribuée par le Forum IRCAM).
Le système Djazz repose sur un modèle d’automate qui lui permet d’improviser en suivant des parcours différents de ceux des séquences enregistrées. Il est conçu comme un instrument interactif dédié à la performance. Il permet à l’utilisateur d’agir sur les phrases qui sont « improvisées » par la machine afin de s’adapter au jeu de ses partenaires à travers différentes interfaces, notamment une matrice de boutons lumineux (le Launchpad du logiciel Live d’Ableton dont le driver a été réécrit pour Djazz). L’un des points forts du système est sa possibilité de s’adapter à une pulsation régulière grâce à l’utilisation d’un logiciel de suivi de tempo appelé Antescofo. Il peut également se caler sur une progression harmonique donnée grâce à des algorithmes de pattern matching.
1. Un logiciel d’improvisation
Le logiciel Djazz est une variante du logiciel ImproteK développé par Marc Chemillier et Jérôme Nika dans le cadre de la collaboration de deux laboratoires de recherche, le CAMS et l’IRCAM. L’origine de ces travaux remonte au début des années 2000 avec la conception du système OMax d’improvisation avec ordinateur initiée par les OMax Brothers (Marc Chemillier, Gérard Assayag, Shlomo Dubnov et Georges Bloch). Le principe de ces logiciels est d’allier modélisation stylistique et interaction pour mettre en place un dialogue original entre des musiciens et un improvisateur virtuel nourrissant sa propre inspiration du jeu de ses partenaires humains.
Le logiciel capte le jeu d’un musicien en élaborant en temps réel un modèle de ses phrases basé sur le concept d’automate fini, puis il est capable de naviguer à travers cette représentation en suivant des chemins différents de ceux empruntés originellement pour créer ainsi de nouvelles improvisations partageant la même esthétique. La spécificité d’ImproteK et de son successeur Djazz est de permettre à l’ordinateur d’improviser en se synchronisant avec une pulsation régulière et en suivant une structure harmonique sous-jacente. Cette caractéristique est réalisée concrètement grâce à des capacités de suivi de tempo.
2. Improvisation idiomatique
Djazz est dédié à l’improvisation idiomatique. L’idiome est partagé au sein d’une communauté. Il suppose un contexte social et des circonstances propres aux formes d’improvisation concernées.
Insérer un ordinateur dans ce contexte suppose de surmonter des seuil d’acceptabilité par rapport aux normes culturelles véhiculées par ce contexte.
3. Spectacle enrichi
Le projet Djazz soulève le problème des rapports entre la technologie et le spectacle vivant.
Le but du projet est de chercher une nouvelle voie humaniste dans l’utilisation des machines sur scène.
4. Pour en savoir plus
Quelques publications permettent d’en savoir plus sur les différents aspects de ce travail :
Yuri Prado, Djazz, film, 2024 (https://vimeo.com/853606697).
Marc Chemillier, Bi-musicality at the age of artificial intelligence, Proceedings of SoMoS, ICTM Study Group on Sound, Movement, and the Sciences, lecture-concert with Justin Vali, October 26, 2022, Barcelona, 2022, pp. 5-9 (extended abstract, https://zenodo.org/records/10423805).
Dominique Costa, Séraphin Costa, Mikhail Malt, Marc Chemillier, Gérard Assayag, Machine-Musician Co-improvisation: A Djazz Incursion into Flamenco, Proceedings of SoMoS, ICTM Study Group on Sound, Movement, and the Sciences, Barcelona, 2022, pp. 59-62 (https://zenodo.org/records/10423805).
Marc Chemillier, Yohann Rabearivelo, Rémi Jaylet, Observing Musical Communities Dedicated to Improvisation on TikTok Using Web Scraping, Musicologica Austriaca – Journal for Austrian Music Studies, Special Issue TikTok-Music-Cultures. Perspectives on the Study of Musicking Practices On & Through TikTok, Spring 2023 (preprint).
Marc Chemillier, The smile of Velonjoro. Bi-musicality and the use of artificial intelligence in the analysis of Madagascar zither music, submitted to Analytic Approach to African Music, 2022 (preprint).
Marc Chemillier, Ke Chen, Mikhail Malt, Shlomo Dubnov, Gérard Assayag, A posthumous improvisation by Toots Thielemans, accepted submission to the conference Toots Thielemans (1922-2016). A Century of Music across Europe and America, Bruxelles, 9-11 May 2022 (preprint).
Marc Chemillier, Organigrammes informatiques : présence humaine et intelligence artificielle dans les arts et la culture, Marion Laval-Jeantet et Yann Toma (éds.), Organigrammes. L’art face aux mondes complexes (preprint).
Marc Chemillier, Yohann Rabearivelo, Valeur de la musique sur TikTok et nouvelles pratiques musicales, Volume!, numéro spécial La valeur de la musique à l’ère des plateformes de streaming, 20 (1), 2023, pp. 107-121 (preprint, https://www.cairn.info/revue-volume-2023-1-page-107.htm).
Marc Chemillier, Yuri Prado, L’hybridité vue à partir du sujet : le cas de Charles Kely Zana-Rotsy et l’open gasy, Cahiers d’ethnomusicologie, 36, 2023, pp. 125-143 (preprint, https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/5070).
Bernard Lubat, Gérard Assayag, Marc Chemillier, Artisticiel. Cyber-improvisations, livre bilingue-CD musical, Phonofaune, 2021.
Marc Chemillier, Variation versus bouclage, l’improvisation est-elle soluble dans l’électro ? Franck Jedrzejewski, Carlos Lobo, Antonia Soulez (éds.), Écrire comme composer : le rôle des diagrammes, Éditions Delatour, pp. 77-90, 2021.
Marc Chemillier, Cats, jazz et machines : jouer avec ou sans clic, Sylvie Chalaye, Pierre Letessier (éds.), Animal, jazz, machine, Passage(s), Esthétique jazz, pp. 149-161, 2019.
Bénédicte Barillé, Serge Blérald, Philippe Kergraisse, Live session Djazz. Improvisations numériques et traditions malgaches, film, Direction de l’image et de l’audiovisuel de l’EHESS, 2018 (https://www.canal-u.tv/video/ehess/live_ session_djazz.47181).
Lorraine A.K. Ayad, Marc Chemillier, Solon P. Pissis, Creating improvisations on chord progressions using suffix trees, Journal of Mathematics and Music, Vol. 12, Issue 3, 2018, https://doi.org/10.1080/17459737.2018.1538394.
Marc Chemillier, De la simulation dans l’approche anthropologique des savoirs relevant de l’oralité : le cas de la musique traité avec le logiciel Djazz et le cas de la divination, Transposition, Hors-série n°1, Musique, histoire, société. Les études sur la musique à l’EHESS, 2018, https://journals.openedition.org/transposition/1685.
Jérôme Nika, Marc Chemillier, ImproteK: introducing scenarios into human-computer music improvisation, ACM Computers in Entertainment, special issue on Musical metacreation, Volume 14 Issue 2, Summer 2016, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01107194.
Marc Chemillier, Jérôme Nika, « Étrangement musical » : les jugements de goût de Bernard Lubat à propos du logiciel d’improvisation ImproteK, Cahiers d’ethnomusicologie, n° 28, 2016, pp. 61-80, http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/2496.